Le Feu de Bel

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Quand le feu forgeron se fait fier tisserand,

Un brasier de bon aloi vient bel et conquérant

Tresser dans la chevelure de « la très brillante »

Mille et unes louanges et caresses indolentes.

La forêt polissonne entrelace son fil d'art liane,

L'itinéraire parfumé des amours de la fée Viviane,

Cette gente Dame qui jadis ourdie d'un désir divin

Fit de son irréversible passion la prison de Merlin.

Dans les clairières ça fleure bon l'appel à l'union,

Sylphes et Nymphes arborent bustes mignons

Qui invitent cœurs et âmes au ardent naufrage

Dont les affres poussent les peaux à l'effeuillage.

Le Feu de Bel file épris et fougueux dans les sentes,

Drape sa promise d'une douce lumière flavescente,

Fine dentelle sous laquelle se subliment sensuelles

Corolles de muguet, vives ipomées et fières ombelles.

Dans les frondaisons s'enchevêtrent avec dilection

Le gazouillis bâtisseur d'une belle tergiversation

Qui témoigne joyeuse de la victoire des beaux jours

Déjà empreints de fusions et de promesses d'amours.

Une flammèche s'engoue et dès lors se lient les rubans

Sous les prunelles de la Reine de Mai et son forban.

La passion à maturité scelle puissante la braise du foyer

Autour de laquelle la Vie et le Destin viendront festoyer...

Hélégia (Beltane 2014)