dimanche 20 décembre 2020

"L'hirondelle et le sapin"

 

« L’hirondelle et le sapin ».


 

Quand les meuniers du ciel viennent répandre des paillettes de neige sur les toits de nos chaumières, il est grand temps d’allumer les lanternes et le feu dans la cheminé. Les filoures, les fées du vent, se font plus bavardes et festives, elles viennent tambouriner et chanter à nos fenêtres.

Si vous tendez une oreille attentive à leurs chansons, vous pourriez découvrir les plus beaux secrets de l’hiver et des origines du monde. Chaque solstice d’hiver me rappelle une jolie histoire contée par ces filoures, laissez-moi vous en conter une...

Il y a bien longtemps, avant même la présence des hommes sur terre, tous les arbres étaient magnifiques et feuillus en toutes saisons. Du printemps à l’hiver, les arbres arboraient de beaux verts, de belles fleurs et de beaux fruits. Mais on raconte, qu’un jour, les arbres ont perdu ce privilège à l’approche de l’hiver.

Un hiver, peu avant Noël, une petite hirondelle blessée ne put rejoindre ses amies pour effectuer sa migration vers les régions chaudes. Elle était maintenant seule, elle avait une aile brisée et peu de chance de survivre à l’hiver. Cette année-là, l’hiver fut très rude, toutefois notre petite hirondelle était très courageuse, tremblante de froid, épuisée, elle vola bon gré mal gré jusqu’au feuillage d’un bon gros chêne. Mais celui-ci la repoussa et lui dit : «  Va-t-en, tu vas manger tous mes glands !!! ».

La pauvre petite hirondelle reprit son vol hésitant vers un vieux saule. Ce vieux bougon la repoussa prétextant qu’il n’accueillerait pas une pleurnicheuse sur ses branches et que cela nuirait à sa réputation. La neige se mit à tomber drue et piquante, l’hirondelle se réfugiât à l’abri d’un hêtre aux branches touffues. Mais là encore celui-ci lui dit : «  oust ! Sauve-toi ! Tu vas picorer mes faines !! ». A bout de force, l’hirondelle apeurée se dirigeât vers un bouleau et se posa sur sa branche douce et blanche. Pas plus généreux que ses congénères , le bouleau s’emporta et hurla : «  Pour qui te prends tu souillon ! Ôte tes ongles de là ! Tu vas salir ma branche ! ».

Repoussée de part et d’autre, par tous les arbres, la petite hirondelle puisa dans ses dernières forces et alla se poser résignée sur le sol enneigé. Elle se préparait à mourir, quand un majestueux sapin abaissa au plus près du sol ses branches pour la soulever et l’amener au creux de son feuillage.

Celui-ci lui dit : «  Pauvre enfant, ne crains plus rien ! Auprès de moi, tu pourras passer l’hiver bien au chaud et guérir ton aile.  Je te protégerais petite boule de plumes !».

Cet hiver-là, une tempête terrible dévasta la forêt, tous les arbres perdirent leurs feuilles et seul le sapin conserva son feuillage. Depuis ce jour, chaque automne, les arbres perdent leurs feuilles et le sapin est devenu le Roi des forêts. Notre petite hirondelle a pu rejoindre sa famille, grâce à son nouvel ami, à qui elle rend visite chaque printemps.


Chaque Noël, le sapin protecteur a droit a tous les honneurs, à toutes les plus belles parures, et il devient, dans nos chaumières, le symbole de la générosité, de l’amour et de la famille.


Joyeux Solstice à tous !!!

(Solstice ce lundi à 11 h 02 min 22 s)


Hélégia


(conte inspiré des légendes du Jura)


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