"Fleurs d'Hiver"
Aujourd’hui c’est St Valentin, cela me donne envie de vous parler de fleurs d’hiver, d’amour et de printemps…
Les jardins sont encore couverts par endroit de fines couches de neige qui s’effacent peu à peu sous la caresse du soleil hivernal. Quelques petites tiges vertes timides pointent le bout du nez annonçant la promesse d’un printemps sur le chemin du retour.
S’il y a bien deux fleurs qui représentent à merveille l’hiver, ce sont l’hellébore et la perce-neige (vous noterez que dans la langue de Molière « perce-neige » est féminin même si l’usage du masculin est toléré car répandu dans le langage courant).
Dès le moyen-âge, on trouve dans les jardins la reine des fleurs de l’hiver qui n’est autre que l’hellébore. Cette plante fleurit l’hiver lorsque tout est en sommeil au jardin. Surnommée également rose de neige, rose de noël ou encore herbe aux fous, l’hellébore est utilisée dès l’antiquité comme remède pour diverses pathologies. Hippocrate l’administrait comme laxatif et diurétique, ou pour les troubles mentaux.
L’hellébore avait réputation de soigner non seulement la folie mais aussi les douleurs liées à la goutte, aux dents ou aux articulations. Hildegarde la recommandait contre la fièvre quarte. Cependant, si elle était utilisée de façon vertueuse pour éloigner les mauvais esprits ou soigner des maux, elle est également un poison. Sa toxicité pouvant entraîner des brûlures d’estomacs, des vomissements, ou même la mort.
Revenons maintenant à la perce-neige, ma fleur préférée de l’hiver, celle-là même qui apparaît dès les prémices du trépas de l’hiver.
Bien avant d’arriver à l’utilisation du calendrier civil, le calendrier floral était un repère temporel non négligeable pour nos ancêtres. Chaque hiver, après une période rude tant par le froid que par la famine ou les maladies, l’arrivée de la première perce-neige était pour nos ancêtres un symbole d’espoir puissant et la promesse de jours meilleurs.
Cette fleur gracile, assez forte pour sortir du sol glacé et enneigé, est un porte-bonheur. De nombreuses légendes entourent cette blanche fée aux multiples noms, tantôt on l’appelle « fée du printemps », tantôt on l’appelle aussi « violette de chandeleur ». De l’autre côté de la Manche, on la surnomme « snow drop » (goutte de neige) ou « eve’s tears » (larmes d’Eve).
Larmes d’Eve… Cela m’amène à vous parler d’amour, d’un amour maudit qui fût à l’origine de cette belle légende à propos du perce-neige :
On raconte que lorsque Adam et Eve, fous amoureux, transgressèrent les règles du jardin d’Éden, ils furent bannis de celui-ci. Condamnés à l’exil, ils se retrouvèrent sur la terre qui était encore un lieu hostile et peu hospitalier. Un jour, alors que nos deux amants erraient dans une tempête de neige en quête d’un havre de paix, Eve s’effondra sur la neige pliée de chagrin et de désespoir. Si ses pleurs réjouissaient les démons hilares de ses déboires, un ange fût compatissant à son chagrin.
Cet ange vint se poser auprès d’elle pour la consoler et lui dit :
« Sèche tes larmes Eve... Le printemps sera bientôt là pour réchauffer la terre. Avec un peu de patience et de labeur, tu pourras retrouver un peu de ton paradis perdu ici sur terre... ».
Pour redonner le sourire à Eve, l’Ange pris les larmes d’Eve qui se firent flocons de neige sous ses doigts et les posa au sol. Sous les yeux émerveillés d’Eve naquirent les premières clochettes blanches et graciles que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de « perce-neige »...
En espérant que cette publication et ces anecdotes florales vous aient plu,
Je vous souhaite une agréable fête de Saint Valentin.
Bien à vous,
Hélégia
14/02/2021
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire